Les SMR, petits réacteurs nucléaires

Les réacteurs modulaires de faibles puissance (Small Modular Reactors – SMR) sont des réacteurs de moins de 300 MWe.

France 2030

Lors de la présentation du plan d’investissement “France 2030” ce mardi 12 octobre 2021, le président Emmanuel Macron a annoncé  qu’il souhaitait investir, d’ici à 2030, 1 milliard d’euros dans l’énergie nucléaire pour développer des “technologies de ruptures” et notamment des “petits réacteurs nucléaires” – les SMR.

“L’objectif numéro un, c’est de faire émerger en France, d’ici 2030, des réacteurs nucléaires de petite taille innovants, avec une meilleure gestion des déchets”.

Les SMR

En comparaison aux 6 réacteurs de la centrale nucléaire de Gravelines, chacun d’une puissance de 900 MWe, les réacteurs modulaires de faible puissance (appelés aussi SMR ou “petits réacteurs nucléaires”) ont des puissances ne dépassant pas les 300 MWe.

Ce type de réacteurs suscite, depuis plusieurs années déjà, un intérêt croissant dans le monde.

Près de 70 concepts de SMR sont développés de par le monde, une majorité reste à un stade d’avant-projet détaillé. En France, EDF s’est lancé sur les SMR en 2017 avec le projet NUWARD pour Nuclear Forward (“en avant le nucléaire” en français).

Développé par EDF et ses partenaires (TechnicAtome, Naval Group et le CEA), Nuward est une unité de deux réacteurs de 170 MWe à eau pressurisée, la technologie utilisée sur le parc nucléaire français.

Les SMR vus par l'ASN

Lors de son audition par le Sénat en avril 2021, M. Bernard DOROSZCZUK, Président de l’Autorité de Sûreté Nucléaire (ASN) indiquait que :

“Les SMR présentent potentiellement des avancées très significatives en termes de sûreté, ce qui n’est pas le cas de l’EPR 2. Le risque de fusion du coeur est quasiment exclu dans un SMR, ce qui signifie qu’il n’existe pas de risque de rejet de produit radioactif à l’extérieur. Si le Gouvernement fait un choix en termes de nouveau nucléaire, il faut certainement étudier l’option des SMR car elle présente des avantages en termes de sûreté supérieurs à l’EPR 2. Les SMR ont des inconvénients, dont celui d’être plus chers.”

L'intégralité de l'audition du Président de l'ASN est disponible sur le site du Sénat

Extrait de la note d'information de l'IRSN

Le 7 octobre 2021, l’Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) publiait une note d’information relative à la sûreté des réacteurs modulaires de faible puissance.

​”Les réacteurs électronucléaires à eau sous pression actuellement en exploitation en France comportent des systèmes de sûreté actifs nécessitant un apport d’énergie, telle une alimentation électrique de puissance, mais aussi des dispositions de sûreté passives (barres de contrôle et d’arrêt de la réaction de fission nucléaire, recombineurs d’hydrogène, …).

Du fait de leur moindre puissance, les réacteurs modulaires de faible puissance (SMR) peuvent utiliser des systèmes passifs d’évacuation de la puissance résiduelle à évacuer en cas d’accident, qui ne nécessitent pas d’apport d’énergie pour fonctionner. L’objectif est d’amener le réacteur dans un état d’arrêt sûr et de pouvoir l’y maintenir sans nécessité d’intervention humaine pendant une longue période.”

L'intégralité de la note d'information est disponible sur le site de l'IRSN